Livre
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Le désastre de la maison des notables
ISBN : 9782384820924
Un roman choral ambitieux, une fresque familiale sur plus d'un demi-siècle d'histoire et de combats pour les droits des femmes en Tunisie. Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes. Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d'entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d'origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes. Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles ainsi que leurs domestiques reviennent lors des décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette funeste soirée. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d'autres et renverse la perspective. Avec jubilation le lecteur rassemblera les pièces pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à Zbeida Rassaa. Le désastre de la maison des notables transpose plus de cinquante ans d'histoire tunisienne - de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 - et de combats pour les femmes. Remarquable de maîtrise, d'un style limpide, d'une construction astucieuse, cet éblouissant roman choral met en scène des personnages envoûtants et inoubliables.
Flint Kill Creek
ISBN : 9782384822355
Douze nouvelles à suspense, des personnages tourmentés face à des situations d'extrême vulnérabilité, des dénouements toujours inattendus. Au travers de douze nouvelles, toutes plus troublantes les unes que les autres, Joyce Carol Oates explore rêves et réalités. Dans " Flint Kill Creek " une jeune femme tombe amoureuse d'un étudiant impénétrable. Cette relation étrange et malsaine la mènera sur les rives d'un ruisseau tumultueux tandis que le couple s'engage dans une excursion solitaire. Venue pour une simple prise de sang, une femme d'âge mûr se voit offrir un verre par le mystérieux laborantin qui a pris soin d'elle (" Le laborantin "). Une veuve dort d'un sommeil de plomb dans son manoir, rêvant au mercenaire commandité par la famille de son défunt mari pour la tuer (" L'héritière. Le mercenaire "). Une autre, remariée, lutte avec ses rêves horrifiques de sangsues et la possible hostilité de son nouvel époux (" Amours tardives "). Un chercheur surmené oublie son bébé on ne sait où (" Jour de semaine "). Ou encore un homme, obsédé par une date cruciale non identifiée, marquée de trois astérisques dans son calendrier, plonge dans son passé (" "). Du suspense, des personnages tourmentés face à des situations d'extrême vulnérabilité et des dénouements toujours inattendus : du grand Joyce Carol Oates.
Les carnets d'El-Razi
ISBN : 9782384820115
Le quotidien loufoque et sombre d'un clinicien dans un hôpital psychiatrique en Tunisie, sous la plume irrévérencieuse d'un écrivain tunisien. " "J'ai assez travaillé à El Razi comme ça. Cette fois je me casse, définitivement. ' Combien de fois je l'ai dit ? Je suis toujours revenu sur ma décision. Mon intuition me dit, chaque fois, que les choses sont peut-être pires dehors. " Le quotidien du narrateur des Carnets d'El Razi est fait d'une suite de notes, des " rognures " consignées, sans but apparent, au fil des consultations qu'il donne à ses patients. Car il est psychologue clinicien, et passe ses journées à l'hôpital psychiatrique El Razi, dans la banlieue de Tunis. Ses patients portent tous des noms de personnalités célèbres - de Dostoïevski à Mademoiselle Cioran, en passant par Mohammed Ali... Des hommes et des femmes en apparence drolatiques, que le narrateur dépeint d'une plume alerte en de courts chapitres. Mais ce quotidien bien rodé cède bientôt la place à une farce dramatique : la réalité tangue. Et c'est au tour du narrateur-psychologue de dévier et dériver dans des obsessions et dimensions hallucinatoires. De soignant à soigné, il se voit assigner un certain Lazer, un " psychanalyste lacanien ", qui se perd en considérations oiseuses. Il va même côtoyer le fantôme de son illustre prédécesseur, Frantz Fanon, qui oeuvra durant cinq ans à l'hôpital El Razi et qui propose à son étonnant patient une nouvelle thérapie... D'une mécanique bien huilée à simple zizanie en un final apocalyptique délirant, Aymen Daboussi signe un récit original et détonnant. Les dépressifs ou les schizophrènes que le narrateur soigne et accompagne, ainsi que ses propres égarements et récits chimériques sont ici autant de symptômes d'une société gangrenée par l'hypocrisie sociale, les superstitions, une religiosité maladive, ou la bureaucratie aveugle. Par son écriture libre et subversive, s'inscrivant résolument dans les pas d'Al Maâri et de Charles Bukowski, Aymen Daboussi fait de l'hôpital El Razi le miroir déformé et criard d'un pays à la dérive.