LA GRANDE MOSQUÉE DE SFAX
ISBN : 9789973336651
La Grande Mosquée de Sfax a été construite, il y a maintenant plus que 12 siècles, elle est l’une des plus anciennes de la Tunisie. Œuvre de la dynastie aghlabide (IX siècle), elle fait partie des édifices historiques phares de l’architecture religieuse de Tunisie et du monde islamique. Elle figure en bon rang dans les manuels d’art et d’architecture islamiques qui lui réservent des développements plus ou moins importants.
Totalement refaite sous les Zirides, elle se distingue par son style éclectique qui hérite les traditions architecturales de Kairouan, de Mahdia et du Caire. C’est surtout sa façade orientale qui fait sa célébrité. Celle-ci se distingue par un pro- gramme ornemental raffiné et homogène qui n’a pas été altéré par les restaurations hafsides et ottomanes.
Aux yeux des spécialistes, la Mosquée de Sfax constitue un jalon essentiel dans l’histoire de l’art du monde islamique médiéval et renseigne, plus que tout autre monument peut-être, sur l’art religieux du Xe siècle, au temps de l’expansion fatimide en Ifriqiya et en Egypte.
Ce livre vise à montrer combien l’édifice a été déterminant dans cité, combien aussi, il est riche en documents archéologiques et épigraphiques susceptibles d’éclairer des pans entiers de l’histoire politique, artistique et urbaine non seulement de Sfax, mais aussi de la Tunisie (l’Ifriqiya) et du Levant.
FERYEL LAKHDHAR
Délicat, nuageux, poudré, couleur du temps, le livre de Feryel—il s’appelle tout simplement Feryel—est un bel objet que l’on caresse avant de l’ouvrir. La couleur de couverture adoptée donne le ton. Un blanc sourd, moelleux, fruit d’une longue alchimie, avec trois gouttes d’or et une goutte de noir, jusqu’à obtenir la tonalité désirée. Livre d’art, bien sûr, mais pas comme les autres.
«Un journal, en fait», avoue l’artiste, «C’est comme si j’ouvrais mon atelier et ma tête. Il m’a semblé honnête de me pencher sur la question qui m’a souvent été posée depuis mes débuts : que voulez-vous dire à travers vos œuvres ?»
C’est donc aussi pour elle l’occasion de faire le point sur elle- même. Par des textes d’une délicate poésie qui accompagnent les illustrations, elle décortique son approche de l’art, son rapport à la peinture. A mi-voix, dans une conversation feutrée avec le lecteur, l’artiste arpente des temps différents : le sien et celui des autres, le temps du hasard, celui de la règle, le temps de l’oubli, un temps circulaire, en spirale qui revient sur lui-même, reprend là où il s’était autrefois arrêté, ré-initie un mouvement interrompu, complète un geste inachevé. Nous sommes là en dehors de toute chronologie classique d’un journal : Feryel fonctionne par analogies, associations, recherche d’une cohérence. Cette recherche du temps idéal devient obsessionnelle.
«Parfois, il me semble être très en retard dans mon travail, d’autres fois extrêmement en avance. Toujours en quête du temps idéal, celui dans lequel on aimerait s’installer».
Ce livre, confiera-t-elle, est pour ceux qui n’ont pas peur du silence. L’iconographie suit le mouvement. Les œuvres de l’artiste s’étalent sur une quarantaine d’années, sans que cela soit pour autant un répertoire codifié.
«C’est un livre d’images qui tente de raconter un monde où les mots arrivent derniers».
On retrouve, dans le désordre—, mais est-ce vraiment un désordre plutôt qu’un autre ordre ?—les différentes tendances et tentations de Feryel. Celle-ci étant connue pour être toujours ouverte aux inspirations nouvelles, curieuse d’arpenter des sentiers inédits, soucieuse de tenter des expériences originales.
Les techniques sont multiples, crayon, sépia, aquarelles, acrylique, sculptures, textiles, collages…
Mais il faut avant tout signaler le magnifique rendu de ce livre : qualité des photos, fidélité de l’impression, fluidité de la maquette, élégance de l’habillage.
Un très bel objet qui rend hommage à une grande artiste.