Anna Karénine - Tome 1
ISBN : 9782080704955
" Quand Tolstoï a esquissé la première variante d'Anna Karénine, Anna était une femme très antipathique et sa fin tragique n'était que justifiée et méritée. La version définitive du roman est bien différente, mais je ne crois pas que Tolstoï ait changé entre-temps ses idées morales, je dirais plutôt que, pendant l'écriture, il écoutait une autre voix que celle de sa conviction morale personnelle. Il écoutait ce que j'aimerais appeler la sagesse du roman. Tous les vrais romanciers sont à l'écoute de cette sagesse suprapersonnelle, ce qui explique que les grands romans sont toujours plus intelligents que leurs auteurs. Les romanciers qui sont plus intelligents que leurs œuvres devraient changer de métier. "
Anna Karénine
ISBN : 9782253098386
Anna n'est pas qu'une femme, qu'un splendide spécimen du sexe féminin, c'est une femme dotée d'un sens moral entier, tout d'un bloc, prédominant : tout ce qui fait partie de sa personne est important, a une intensité dramatique, et cela s'applique aussi bien à son amour.Elle n'est pas, comme Emma Bovary, une rêveuse de province, une femme désenchantée qui court en rasant des murs croulants vers les lits d'amants interchangeables. Anna donne à Vronski toute sa vie.Elle part vivre avec lui d'abord en Italie, puis dans les terres de la Russie centrale, bien que cette liaison « notoire » la stigmatise, aux yeux du monde immoral dans lequel elle évolue, comme une femme immorale. Anna scandalise la société hypocrite moins par sa liaison amoureuse que par son mépris affiché des conventions sociales.Avec Anna Karénine, Tolstoï atteint le comble de la perfection créative.Vladimir Nabokov.Préface d'André Maurois.Commentaires de Marie Sémon.
La Matinée d’un gentilhomme rural
ISBN : 9782073048073
"Ma chère petite tante, J'ai pris une décision dont doit dépendre toute ma destinée. Je quitte l'Université pour me consacrer à la vie rurale, parce que je sens que c'est pour elle que je suis né. Au nom du ciel, ma chère petite tante, ne vous moquez pas de moi. Vous direz que je suis bien jeune ; peut-être en effet ne suis-je encore qu'un enfant, mais cela ne m'empêche pas de sentir ma vocation, de souhaiter faire le bien et de l'aimer". Au temps du servage, le jeune Nekhlioudov abandonne la vie citadine pour rejoindre ses terres. Il forme le désir d'extraire les paysans qui y travaillent de leurs misérables conditions de vie. Un texte âpre, aux résonances autobiographiques.
Enfance, adolescence, jeunesse
ISBN : 9782070366781
Ce classique de la littérature de l'enfance a été écrit par un très jeune homme pour qui le souvenir n'est pas lié à la nostalgie, à l'attendrissement poétique, mais qui voit dans l'écriture le seul moyen de se libérer de ses chaînes et d'aborder l'âge d'homme. D'où le ton si particulier de ce livre, sa tension, son étrange et presque aveuglante vérité, son parfum de fraises sauvages. Enfance, adolescence, jeunesse est aussi un des tableaux les plus évocateurs qu'un écrivain nous ait laissés de la Russie du XIXe siècle : la campagne et la vie urbaine, Iasnaïa Poliana et les tavernes de Moscou, les nourrices, les précepteurs, les étudiants, les princes, les bals, le jeu, les maîtres et les esclaves.
Les Cosaques
ISBN : 9782070368501
À travers les paysages du Caucase et le régiment de Cosaques auquel il est affecté, un jeune officier, Olénine, qui n'est autre que Tolstoï lui-même, découvre la splendeur du monde primitif. «Dieu que notre Russie est triste», soupirait Pouchkine ; le Caucase, c'est pour Tolstoï la découverte de la joie, l'oubli de l'accablant sentiment de culpabilité qui est au fond de l'âme russe. D'admirables évocations de nature. Le pittoresque éclatant des voyages romantiques. Et une histoire d'amour où nous voyons Olénine s'éprendre d'une jeune Cosaque, Marion, qui est pour lui le symbole d'une liberté encore insaisissable. Marion refusera d'épouser Olénine mais celui-ci ne l'oubliera jamais, et Les Cosaques sont le point de départ de l'évolution morale de Tolstoï.
Le diable
ISBN : 9782070442126
Irténiev, propriétaire terrien, est un homme sérieux, qui gère son domaine avec efficacité et rigueur. Marié à la douce et fragile Lise, romantique amoureuse qui l'idéalise, Irténiev fait de son mieux pour être à la hauteur. C'est sans compter sur Stépanida, une belle paysanne impudique, au regard de braise, au corps vigoureux et à la peau laiteuse, qui met tous ses sens en émoi... Peut-on résister aux tentations de la chair? Tolstoï nous dresse un tableau diabolique de la sensualité.
La guerre et la paix t.1
ISBN : 9782253088974
"Eh bien, mon prince, Gênes et Lucques ne sont plus que des apanages, des domaines de la famille Buonaparte". Prononcés en français, ces mots par lesquels une grande dame de Saint-Pétersbourg accueille un ami au mois de juin 1805 nous plongent d'emblée dans l'atmosphère des salons aristocratiques. Mais ils nous disent aussi que, passé les scènes de la vie domestique et mondaine, le véritable sujet du roman sera l'Histoire et les hostilités entre la France de Napoléon et la Russie d'Alexandre I er. En écrivant La Guerre et la Paix qui paraît de 1865 à 1869, Tolstoï fait concurrence à l'historien : il puise ses informations aux sources les plus sûres sans renoncer aux pouvoirs de l'imagination qui ouvre à
Hadji Mourat
ISBN : 9782070304318
Hadji Mourat est un chef caucasien dont Tolstoï a fait le héros d'une ultime grande oeuvre. Malgré ses dimensions modestes, elle nous présente un vaste et saisissant tableau de la «guerre de pacification» du Caucase, à laquelle le romancier avait lui-même pris part un demi-siècle plus tôt et dont il avait rapporté Les Cosaques. Le choix d'un tel personnage est profondément révélateur : sa mort héroïque en fait un symbole de la vie même dans ce qu'elle a de plus irréductible. Ce récit, que Tolstoï n'a cessé de récrire pour le rendre parfait, n'a rien perdu de son actualité : il permet de déchiffrer la cruelle histoire contemporaine.
La guerre et la paix t.1
ISBN : 9782070425174
« - Ah ! enlevez ces... enlevez donc ces... (Elle désignait les lunettes.) Pierre les enleva. Son regard n'était pas seulement étrange comme l'est d'ordinaire celui des gens qui enlèvent leurs lunettes, il était apeuré et interrogateur. Pierre voulut se pencher sur la main d'Hélène et la baiser, mais d'un mouvement rapide et brutal de la tête, elle s'empara de ses lèvres et y appuya les siennes. Le visage d'Hélène frappa désagréablement Pierre par son expression égarée. »