La Conversation
ISBN : 9782266226011
« Il y a des moments où l'Histoire semble hésiter avant de prendre son élan : Hannibal quand il décide de passer les Alpes avec ses éléphants pour frapper Rome au cœur ; César sur les bords du Rubicon ; le général de Gaulle à l'aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l'avion qui va l'emmener vers Londres, vers une résistance qui peut paraître sans espoir. C'est un éclair de cet ordre que j'ai tenté de saisir : l'instant où Bonaparte, adulé par les Français qu'il a tirés de l'abîme, décide de devenir Empereur. » À travers une conversation imaginaire et décisive entre Napoléon Bonaparte et Jean-Jacques Régis Cambacérès, son deuxième consul, Jean d'Ormesson explore la tension entre l'esprit révolutionnaire républicain et le désir de puissance. Il met en scène un Cambacérès ensorcelé par le charismartique Bonaparte. Si tous les mots prêtés à Bonaparte ont bien été prononcés par lui, l'auteur forge ce dialogue fictif à la veille de l'avènement du Premier Empire, aux Tuileries, vers le début de l'hiver 1803-1804.
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
ISBN : 9782072823879
« Vous n'imaginiez tout de même pas, que j'allais me contenter de vous débiter des souvenirs d'enfance et de jeunesse ? Je ne me mets pas très haut, mais je ne suis pas tombé assez bas pour vous livrer ce qu'on appelle des Mémoires. » Pour raconter ses neuf décennies de vie, Jean d'Ormesson a choisi de se défendre dans un procès qu'il s'intente à lui-même. Sous la forme d'un dialogue pétillant entre son moi et son surmoi, l'auteur fait défiler au galop un passé évanoui. il va de l'âge d'or d'un classicisme qui règne sur l'Europe à l'effondrement de ce « monde d'hier » si cher à Stefan Zweig. De Colbert, Fouquet, Bossuet ou Racine à François Mitterrand, Raymond
Casimir mène la grande vie
ISBN : 9782070407231
«Mon grand-père aimait le passé. Moi, j'étais comme tout le monde : je préférais les filles, et les baiser. Je ne pensais à rien d'autre. Je venais d'avoir seize ans. J'étais en terminale. Je préparais le bac. L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus. Je détestais le lycée, les lundis, la roulette russe des examens et, plus tard, des concours, la sombre noria des jours. Je détestais plus encore le monde autour de moi et la vie devant moi. Le monde me cassait les pieds, la vie me faisait peur. L'avenir avait l'allure d'un éternel lundi, d'un bac sans cesse recommencé. De temps en temps, à la maison, un imbécile bénévole me demandait ce que je voulais faire
Voyez comme on danse
ISBN : 9782070424696
" Deux ou trois étés de suite, nous avions lâché l'Italie pour l'une ou l'autre des îles grecques. Nous louions pour pas cher des maisons qui étaient loin des villages et tout près de la mer. Les voitures, les journaux, les faits divers, les impôts, les débats de société et les institutions, nous les laissions derrière nous avec Margault et Romain. A Naxos, notre fenêtre donnait sur un champ de lavande. A Symi, nous avions un figuier au milieu du jardin. J'écrivais à son ombre un livre sur mon enfance qui allait s'appeler Au plaisir de Dieu. Nous marchions sur le sable, nous dormions beaucoup nous ne voyions personne, nous nous baignions à tout bout de champ, nous nous nourrissions de tomates, de mèzés, de feuilles de vigne farcies, de tzatziki. Les journaux de Paris arrivaient une fois par semaine au port où nous n'allions pas les chercher. Non, nous ne nous ennuyions pas. Nous ne faisions presque rien. Nous nous aimions. "